Entre 2011 et 2019, j’ai travaillé sur un doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Je place ici le brouillon de ma thèse. Vous pouvez consulter le plan complet du projet et une description de mon parcours. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un brouillon.
2.2.7.10 Conclusion sur l’aspect collectif
En résumé, dans une même exposition, le tableau d’une jeune fille de treize ans peut côtoyer le travail professionnel de Napoléon Bourassa, le prêt d’un sellier peut être réuni avec celui des plus riches hommes d’affaires montréalais et un Sherbrookois et un Torontois peuvent aussi apporter leur contribution.
Les « Loan Exhibitions » sont indéniablement un effort collectif. Certes, les collectionneurs privés offrent la plus grande contribution. Toutefois, ils y sont rejoints par les artistes, les marchands et les institutions.
En fractionnant ce groupe selon leur lieu d’origine, leur profession, leur genre ou leur langue, des nuances supplémentaires apparaissent. La grande bourgeoisie montréalaise composée d’hommes d’affaires anglo-saxons demeure très présente. Il ne s’agit pas de la placer en situation de minorité.
Toutefois, même parmi les prêteurs privés, ils ne représentent pas la totalité du groupe. Pour cette raison, ces événements ne peuvent pas être considérés comme un simple regroupement de leur collection privée.
Afin de comprendre les « Loan Exhibitions » dans leur globalité, d’autres facteurs doivent entrer en jeu dans l’organisation de ces expositions temporaires, périodiques, uniques, principalement non commerciales, prêtées et collectives.
Dans notre perspective, le trait d’union entre les différents prêteurs se trouve dans la mission éducative et la structure associative de l’AAM. Cependant, avant d’explorer cette idée, il convient de se demander si ce recours aux « Loan Exhibitions » est une pratique courante durant la période étudiée. Les exemples étudiés montreront que le phénomène montréalais est rare. Au préalable, quelques précisions sur le vocabulaire permettront de clarifier l’analyse.