À l’automne 1989, je débutais mon parcours universitaire. Après une longue réflexion, j’avais choisi l’École Polytechnique de Montréal pour ce nouveau moment de ma vie.
La première session avait débuté avec la fameuse initiation. Nous étions séparés en groupes et nous étions mis en compétition les uns avec les autres pendant une semaine. En relevant des défis, nous pouvions devenir le groupe gagnant. Certains s’investissaient grandement dans ce jeu, d’autres moins. Toutefois, il était impossible d’y échapper. Si l’exercice n’était pas particulièrement agréable, il permettait de tisser des liens d’amitié rapidement.
Dans un entretien accordé à Guy Viau en 1959, John Lyman évoque les débuts de sa carrière1. Questionné sur « une circonstance » qui aurait pu déclencher sa vocation, il signale un événement impressionniste organisé à Montréal en 1906. Pour le peintre, l’impact est immédiat : « Ça m’a vraiment remué. Pour moi, c’était une nouvelle vision, une nouvelle réalité. J’ai pris n’importe quoi, des illustrations de livre, des photos et d’après ça, j’ai fait de la peinture avec de la couleur décomposée par taches séparées. Ça m’a enfiévré. Je pense que c’est ça qui m’a vraiment lancé2. »
L’exposition à laquelle il se réfère s’intitule Some French Impressionists. Présentée dans les locaux de la Art Association of Montreal en février 1906, elle réunit vingt-neuf toiles réalisées par les ténors du mouvement, dont Édouard Manet (1832-1883), Claude Monet (1840-1926) et Auguste Renoir (1841-1919)3.
Les toiles composant l’exposition
Le 12 février 1906, les membres de la Art Association of Montreal sont conviés à une visite privée des galeries situées au square Philips4. Dans l’une des deux salles, appelée « old gallery », l’entreprise Tiffany expose ses produits :. des vases baptisés « favrile5 », des poteries et deux vitraux6. L’autre pièce, surnommée « new gallery », accueille les œuvres des peintres impressionnistes.
Entre 2011 et 2019, j’ai travaillé sur un doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Je place ici le brouillon de ma thèse. Vous pouvez consulter le plan complet du projet et une description de mon parcours. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un brouillon.
Bibliographie
Allen, Brian. Towards a Modern Art World. New Haven et New York, Yale University Press, 1995.
Altshuler, Bruce. The Avant-Garde in Exhibition : New Art in the 20th Century. New York, H. N. Abrams, 1994.
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5 Conclusion
L’histoire de l’AAM est marquée par la constance et la fluidité. Énoncée dès 1860, sa mission éducative a été conservée durant toute la période étudiée. Cet idéal n’a jamais été remis en question. Il a organisé l’ensemble de ses activités. Il est demeuré sa raison d’être.
D’une manière similaire, les moyens envisagés pour l’atteindre n’ont jamais changé. L’organisation d’expositions, la constitution d’une collection permanente, l’offre de cours artistiques, l’ouverture d’une bibliothèque et la présentation de conférences savantes ont été au coeur de cette mission. Les difficultés à surmonter sont aussi demeurées les mêmes. Susciter l’intérêt de la population, générer des revenus autonomes et exister d’une manière durable l’ont toujours accompagnée.
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4.8 Conclusion partielle sur l’AAM et la Loan Exhibition
Entre le moment de sa création en 1860 et l’organisation de la dernière « Loan Exhibition » en 1914, l’AAM a vécu un processus d’institutionnalisation. Provenant d’horizons variés mais unies dans une volonté commune de faire la promotion des beaux-arts à Montréal, des centaines de personnes ont mis leurs forces en commun.
Les moyens pour atteindre cette mission éducative ont été énoncés dès le départ, de l’exposition d’oeuvres d’art à la constitution d’une collection permanente en passant par l’offre de cours artistiques, la constitution d’une bibliothèque et l’organisation de conférences. Durant cette période, l’AAM a été remarquablement constante dans sa mission et dans les moyens envisagés pour l’atteindre. Si ses règlements internes ont été revus à quelques occasions, ils n’ont jamais remis en cause ces deux aspects.
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4.7 La dernière Loan Exhibition de 1914
Une fois déménagée sur la rue Sherbrooke, l’AAM ne semble plus avoir d’utilité pour les « Loan Exhibitions ». L’année 1913 voit les expositions consacrées aux artistes canadiens se succéder. Les expositions du Printemps et des travaux des étudiants occupent leur place habituelle dans le calendrier. L’Académie royale des arts du Canada s’installe dans les salles à l’automne. S’y ajoutent des expositions particulières autour des travaux de Randolph S. Hewton, Alexander Young Jackson, Charles de Bell, John Lyman et Robert Tait Mckenzie.
L’immeuble a peut-être été construit grâce aux généreux dons privés, mais les membres peinent à y exposer leurs œuvres. Pourtant, l’AAM continue de solliciter leur appui afin de régler ses problèmes financiers. Toujours en 1913, l’important endettement incite le conseil à augmenter les coûts d’adhésion d’une manière significative1. Des dons importants permettent à l’association de boucler son budget2.
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4.7 L’exposition inaugurale de 1912
Une exposition d’oeuvres prêtées est organisée au moment de l’inauguration du nouveau bâtiment. Le mode opératoire est le même qu’en 1879 et 1893.
Une soirée privée est réservée aux membres1. Le gouverneur général, le duc de Connaught, y occupe la place d’honneur2. Son discours souligne de nouveau la mission éducative de l’association :
Such an exhibition is of great educational value to the city, accustoming the eye of those who visit it to real beauty of color and of form, and weaning them from the meretricious class of painting which too often masquarades as Art. By thus educating the artistic taste of a people, they are gradually led to feel the need of beauty in their surroundings, and the improvement in artistic sense manifests itself in a demand for grace, beauty and congruity in their gardens, their houses and their furniture. In a country like Canada, where nearly everone works hard, there is a tendency to forget the value and pleasure of beautiful surroundings, and exhibitions as this will help to stimulate the sense of what is beautiful, and to remind people that much may be done, and at little expense, to make their cities and their homes pleasing to the eye without abating an atome of practical utility3.
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4.7 La période 1912-1914: Le nouveau pavillon de la rue Sherbrooke et ses finances
Si la plupart des activités de l’AAM sont déficitaires, l’association n’est pas pauvre. D’abord, elle est propriétaire d’un terrain et d’un immeuble au Square Phillips. Ensuite, l’appui de ses membres demeure important. Héritière de Benaiah Gibb et bienfaitrice de l’association à de nombreuses occasions, Elizabeth Catherine Orkney lui lègue 50 000 $ à son décès1. Ce don inopiné lui permet de rembourser l’hypothèque contractée en 1893 lors de son agrandissement2.
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4.6 Conclusion partielle
En résumé, la période marquée par l’agrandissement de la galerie au Square Phillips est traversée par des forces contraires. D’une part, l’association connaît un essor important de ses activités dont le développement de sa collection permanente, la multiplication de ses expositions temporaires, une proposition accrue de conférences et l’enrichissement de sa bibliothèque.
D’autre part, sa nature associative continue à la maintenir dans un statut de fragilité institutionnelle. Elle est manifeste par sa dépendance financière à l’endroit des membres.
Entre 2011 et 2019, j’ai travaillé sur un doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Je place ici le brouillon de ma thèse. Vous pouvez consulter le plan complet du projet et une description de mon parcours. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un brouillon.
4.6 L’exposition Rembrandt van Rijn de 1906
Au début du XXe siècle, les « Loan Exhibitions » peuvent être organisées en lien avec l’actualité artistique. En 1906, le tricentenaire du décès de Rembrandt van Rijn est un tel événement. En octobre, le conseil de l’AAM décide de souligner l’événement1. L’association explique ses motivations dans son catalogue :
On the 14th of July this year, at Leyden, began the celebration of the three hundredth anniversary of the birth of Rembrandt, which took place on the 15th July, 1606. With ceremonies of great dignity and interest, the new Rembrandt monument was unveiled, and a magnificent Loan Exhibition of his works opened in the Stedelijk Museum. These historical events were followed by the opening at Amsterdam, on the 15th July, of an Exhibition of Modern Dutch Art, in the Galleries of the Arti et Amicitiae. That these impressive functions were an expression of the homage of a whole people for their great master, was evidenced by the enormous crowds, composed of all classes, which poured into Leyden and Amsterdam during the celebration. And now, not in any spirit of emulation, but because such an important date in the annals of Art should be commemorated in some measure, the Council through the courtesy of the owners, have brought together the fine examples of Rembrandt’s work and of the work of his contemporaries, the Dutch Artists of the 17th century […]2