À l’hiver 1909, une exposition consacrée à l’art français est présentée à Montréal. Auguste Rodin, Albert Besnard, Frantz Jourdain et René Lalique en assurent la présidence.

Responsable des aspects pratiques, le Comité français des expositions à l’étranger a ouvert l’événement à tous les artistes, sauf les « fort remuants ».

Claude Monet, Charing-Cross Bridge, la Tamise, 1903, Yamagata Museum of Art, Yamagata (Japon)

Beaucoup de ceux et celles qui participent aux quatre Salons parisiens répondent à l’appel. Le marchand d’art Paul Durand-Ruel envoie des oeuvres de Claude Monet et de Pierre-Auguste Renoir. Le fondeur Adrien-Aurélien Hébrard fait circuler de nombreuses fontes.

À l’ouverture le 31 janvier 1909, le public montréalais découvre trois cents oeuvres dont des peintures, sculptures, vases, bijoux, gravures et gypsographies. On retrouve même un coussin.

Les oeuvres d’Alfred Roll, Henri Caro-Delvaille, Monet, Rodin et Lalique font l’unanimité dans la presse.

Henri Caro-Delvaille, La Manucure

Un débat s’organise autour d’un « choc des couleurs » que le public pourrait ressentir. Malgré tout, plus de 11 000 personnes visitent l’exposition.

Jules Fournier, polémiste au journal Le Nationaliste, s’emporte. Il dénonce l’absence de nudité, signe qu’on prendrait le public montréalais pour des « barbares ».

L’exposition est un succès. Plusieurs oeuvres restent à Montréal, dont l’exemplaire du Penseur d’Auguste Rodin toujours conservé au Musée des beaux-arts de Montréal. On songe à organiser un second événement, sans lendemain.

Auguste Rodin, Le Penseur Montreal Witness, 1909

Dans le cadre de ma maîtrise, j’ai documenté et analysé l’Exposition d’art français. Le mémoire issu de cette recherche est disponible en ligne.