Entre 2011 et 2019, j’ai travaillé sur un doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Je place ici le brouillon de ma thèse. Vous pouvez consulter le plan complet du projet et une description de mon parcours. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un brouillon.
4.5 L’exposition de 1878 : détails de l’exposition
Puisque l’exposition de 1878 est essentiellement une levée de fonds, les aspects artistique et éducatif sont relégués au second plan. Aucune conférence sur l’art n’est prononcée. Le catalogue ne contient aucune explication didactique. Une seule œuvre profite d’une description1. Après les mondanités du samedi, l’espace loué par l’AAM est ouvert au public les lundi et mardi suivants2. Les frais d’admission sont fixés à vingt-cinq cents ; aucun tarif réduit n’est proposé pour les enfants3. Les questions de l’éclairage et de l’accrochage continuent d’attirer l’attention4. La salle est inadéquate5. Le processus de hiérarchisation des beaux-arts paraît complété puisque seules des peintures, des aquarelles et des sculptures sont exposées.
D’une manière générale, la critique dans la presse suit également le schéma des éditions précédentes : seules quelques œuvres sont mises en exergue sans que leur choix ne soit complètement expliqué. L’exposition continue de faire cohabiter des réalités multiples. D’une part, les collectionneurs et les collectionneuses prêtent la majorité des œuvres exposées. D’autre part, les marchands d’art et les artistes cherchent à l’utiliser pour rejoindre leur marché. Onze œuvres sont mises en vente6. L’exposition se termine sur un succès financier7.
1 L’entrée consacrée à l’huile sur toile Sant Kevan par Alfred Dixon est suivie d’un poème de deux quatrains.
2 Publicité parue dans le Montreal Daily Witness, 18 février 1878, p. 4.
3 Id.
4 « The billiard hall of the Windsor Hotel had been chosen for the exhibition, after many attempts to find a more suitable building, and the management made every effort to secure light sufficient and with proper direction to show off the subjects to advantage. Each picture was ranged as convenience suggested around the walls, while from above poured down the light, which in nearly all cases gave the visitor a fair opportunity of viewing them » dans « The Conversazione of the Art Assocition », Montreal Herald, édition inconnue, [16 février 1878?], article conservé dans les spicilèges de l’AAM, vol. 1, 1864-1887, service des archives du MBAM.
5 La lumière est insuffisante pour observer les tonalités du portrait de Mrs. Russell Stephenson par Edwin Russell : « This picture is sure to challenge attention because of its unusual treatment, principally in connection with the background, of scarlet drapery. […] The pose of the figure is both easy and graceful and probably characteristic. The light was not such as to enable one to determine what effect so large a mass of scarlet might have on the flesh tone. The painting of the velvet was good, and not too laboured, though there appeared to be a little want of relief, perhaps due to the indifferent light » dans « Our Vice-Regal Guests », [Montreal Gazette?], [16 février1878], article conservé dans les spicilèges de l’AAM, vol. 1, 1864-1887, service des archives du MBAM.
6 Les peintres Duncan E. Grant, James D. Duncan et Edwin Russell ainsi que le sculpteur François van Luppen exposent leurs propres réalisations. La firme Scott & Fraser offre des œuvres canadiennes (Wyatt Eaton, Henry J. Sandham, J. R. Thompson, Charles Jones Way) et européennes (Léopold Rivière). AAM1878 catalogue.
7 « This collection remained opened to the Members & the public for the four following days & the Council have pleasure in stating that the result proved the appreciation of the public by a net profit of over Nine hundred dollars & exceeding that of any previous exhibition by this Association ». Rencontre du 19 décembre 1878, Annual Meetings / General Meetings, January 1860 – Novembre 1954, p. 74, conservé au service des archives du MBAM.