Entre 2011 et 2019, j’ai travaillé sur un doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Je place ici le brouillon de ma thèse. Vous pouvez consulter le plan complet du projet et une description de mon parcours. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un brouillon.


4.4 La période 1864-1878

Dormance et réveil

L’effervescence de 1860 est suivie par une période de dormance. La prochaine réunion du conseil d’administration semble s’être déroulée d’une façon informelle en octobre 18631. Organisée à la Société d’histoire naturelle, elle réunit onze personnes dont les président et trésorier Francis J. Fulford et William H. A. Davies ainsi que le photographe William Notman. À ce moment, les comptes de l’association possèdent un excédent de six cent cinquante dollars. L’objectif principal consiste à former un comité afin de rafraîchir les règlements et statuts.

Des publicités et une lettre circulaire annoncent une nouvelle réunion le 22 décembre 1863 au même endroit2. Elle permet de régler de nombreuses questions en suspens. D’abord, les membres de l’association n’ont pas approuvé sa dissolution au sein de la nouvelle entité légale. Aussi, le paiement annuel des cotisations n’a pas été respecté. Ces tracas administratifs sont corrigés. Le conseil d’administration est recomposé autour d’un président, d’un vice-président, d’un trésorier et de douze membres. Il lui est demandé de développer un plan permettant à l’AAM d’atteindre la mission énoncée lors de sa création :

The Council was instructed forthwith to consider and prepare a scheme for the future action of the association, and the most efficient promotion of the objects contemplated in forming it, and to report to this association at its next meeting ; and in the mean time to take such steps as to be found needful and practicable to increase the number of its members and its funds.

En 1860, l’AAM voyait grand. Expositions, conférences, bibliothèque, salle de lecture et musée formaient les vecteurs par lesquels elle envisageait de développer le goût pour les beaux-arts dans une perspective éducative. Trois ans plus tard, la question de sa viabilité se pose.

Le 11 janvier 1864, elle se réunit de nouveau3. Les règlements internes sont lus, modifiés et approuvés. Quelques changements structurels sont apportés, dont la date de l’assemblée annuelle, la diffusion de son annonce et le nombre de membres requis pour le quorum.

Surtout, les ambitions deviennent plus modestes. Une importance accrue est accordée à la viabilité financière de l’association. Si la souscription initiale a connu un certain succès par l’activation de réseaux personnels, la pérennité d’un tel mode de fonctionnement préoccupe.

Ainsi, le conseil d’administration propose d’instaurer une loterie artistique (« Art Union »). Il dépose une requête auprès des autorités gouvernementales afin de modifier son acte d’incorporation en ce sens. Le 25 février, une pétition est présentée à l’Assemblée législative par Charles Dunkin4. Lue le 29 février, elle demande une permission afin de créer la loterie artistique5. Sans être modifiée, cette requête suit un parcours similaire à la demande d’incorporation de l’AAM6. La sanction royale est octroyée par le gouverneur général Charles Stanley le 30 juin 18647. À partir de ce moment, l’exposition comportera aussi des œuvres offertes dans le cadre de cette loterie de financement.

L’exposition de 1864

Au cours de la prochaine décennie, l’AAM devra répondre à trois questions fondamentales : quoi exposer, sous quelle forme et pour quel public ? S’y ajoutera un problème avec les artistes canadiens sur la finalité d’une exposition. Puisqu’elle met en place des éléments de réponse à ces questions, l’exposition de 1864 mérite d’être étudiée avec attention.

En février, une publicité annonce le prochain événement de l’AAM8. Reprenant la forme des événements de 1860, elle est composée à la fois d’oeuvres associées aux beaux-arts et d’objets remarquables. Aussi, elle est s’organise autour d’une « Loan Exhibition » nommément citée et d’une nouvelle conversazione. Enfin, à la différence de la première discussion savante, elle est ouverte au public pendant deux journées, tournant l’association privée vers sa mission éducative publique.

Le retour des activités de l’AAM est salué avec enthousiasme dans la presse montréalaise. La Gazette publie un texte qui encourage le développement des beaux-arts dans la métropole canadienne9. Il traduit dans le détail les espoirs placés dans l’association artistique. D’abord, il souligne que les considérations pratiques et matérielles imprègnent l’esprit contemporain : « It were pity that our people should sink into the rudely practical state which refuses to see ought beneficial in that which is not of immediate physicial benefit, the four walls and roof which shelter them, the raiment in which they clad, and the food which sustains life. ». Ensuite, il critique les personnes qui rejettent les activités qui n’améliorent pas ces aspects : « There is a class of minds, indeed, which rejects as idle or useless all labour or training which is not calculated directly to promote one of these ends, to create better houses, clothes, and food, or cheapen those now within reach. » L’article se poursuit sur une description de la Nature comme force à la fois nourricière et esthétique. En ce sens, les beaux-arts permettent de révéler la beauté la nature et dépasser les stricts besoins corporels :

This it is the task of the fine arts to supply. It is not enough that the grosser wants of nature are satisfied ; that the body is arrayed in comfortable and seemly rainment, and the palate pleased with costly viands and wines. These are grosser pleasures marking but the lower step in the scale of civilized culture ; painting, sculpture, poetry and music add the refinements which adorn truly civilized life. Let us see to it that these grosser pleasure of the table, and this ostentations parade of riches in the magnificence of mansions do not cover mere barbarism within. Good books, good pictures, and good statuary, are higher tests of civilization. It should be the ambition of Montrealers to possess them.

L’article se termine sur un rappel direct de la mission de l’association artistique :

It is to cultivate a taste for these – to learn Canadians to prize art at its true worth, that this Association has been formed, to bring among us works of Art that individuals could not hope unsided to procure, and to give encouragement to artists to settle and labour among us such as individual patronage could not afford. These are worthy aims, and we hope that all our citizens who possess wealth or a competence with good taste, which is better than more wealth, will give it their encouragement and assistance.

Ce texte reprend des thèmes qui traversent l’ensemble de la presse montréalaise. Les beaux-arts ne sont pas considérés comme une forme d’aisance matérielle. Cette dernière est associée aux plaisirs charnels. Plutôt, ils sont rattachés à la civilisation et à une vision de la Nature comme source de beauté idéalisée. En ce sens, ils demandent un investissement. Le critère pour y accéder n’est pas que financier puisque les personnes possédant un jugement sûr peuvent également y participer. Plus encore, le bon goût est préférable à la richesse à cet égard. Aussi, la peinture et la sculpture sont nommément citées comme leur appartenant. Enfin, il est espéré que l’AAM encourage les artistes canadiens.

L’exposition débute par une conversazione dans la soirée du jeudi 11 février 1864. Elle se déroule dans le « Hall » fraîchement rénové du Mechanics’ Institute of Montreal10. Par son élégance, le lieu convient à l’événement : « It is now a beautiful room, and from the taste displayed in the frescos by which its walls are ornamented, is exceedingly well fitted for a display such as took place last night11. » La conversazione a conservé l’aspect mondain de la première édition12. Napoléon Bourassa ironise sur l’emploi de ce terme étranger dans une société formée de sujets britanniques :

Seulement, je me révolte un peu contre le mot italien conversazione dont on s’est servi pour décorer cette réunion ; non pas que le sens de ce mot me paraisse mal approprié à la chose, mais parce qu’il ne dit rien de plus que celui qui lui correspond en anglais, et que tout le monde se croit le droit de le prononcer d’une manière ridicule. Cette conversazione donc n’était rien autre chose qu’une nombreuse et charmante société, réunie comme dans une soirée de réception ordinaire, où l’on ne danse pas13.

La soirée connaît un franc succès. La salle est remplie14 et les femmes sont nombreuses15. Après avoir accordé un délai permettant une première visite des lieux, le président de l’AAM Francis J. Fulford prononce un discours sur l’histoire de l’association artistique, ses récents développements et le rôle de l’art dans la société16. Il est suivi par l’ouverture de la « Loan Exhibition » au public les vendredi et samedi soirs suivants17. À ce moment, l’accès devient payant puisque la conversazione était gratuite pour les membres de l’AAM18. Les frais d’admission sont fixés à vingt-cinq cents, soit une somme équivalente à celle demandée pour l’accès au musée Kahn en visite au Mechnanics’ Institute au même moment19. Le premier jour de l’ouverture au public, entre 200 et 300 personnes visitent l’exposition20. Il existe un réel souci pour permettre l’accès au plus grand nombre, surtout les femmes et les enfants : « In order to enable ladies and young people (especially young people at schools, who to-day will have holiday,) to see the collection, it will be opened at an earlier hour to-day, and and (sic) remain open till 10 P.M., when it will finally close21. » Puisque l’éclairage de la pièce est considéré inadéquat pour les visites diurnes22, l’ouverture est fixée à midi lors de la dernière journée23.

L’exposition de 1864 : contenu et réception critique

Tableaux, sculptures, fontes en bronze, dessins, aquarelles, émaux, camées, pièces de monnaies et autres objets de vertu composent l’exposition. Si l’AAM a publié un catalogue, la presse l’imprime également sur plusieurs colonnes24. La liste incluse dans les pages du Montreal Herald and Commercial Gazette est dite incomplète25. Dans les jours suivant l’exposition, le journal prend la peine de signaler l’omission d’un portfolio de chromolithographies soumis par le commerçant George Horne26. La liste imprimée par la Montreal Gazette prétend corriger des erreurs par rapport au catalogue de l’AAM27. La qualité des objets exposés est considérée comme étant grande28. Le Montreal Witness reconnaît le décalage par rapport aux grandes métropoles, mais souhaite une influence enrichissante sur le public montréalais : « [a collection] though small and incomplete, in comparison with what is done in older and larger communities, may well redeem us from the stigma of indifference to the works of genius and the cause of refinement29. » Une amélioration dans la qualité des œuvres est remarquée par rapport à la conversazione de 186030. Elle s’explique en partie par une présence accrue de peintures de bonne qualité31.

L’accrochage des œuvres est ordonné. Les regroupements se font selon le support artistique :

On either side of the Hall were ranged oil paintings hung on screens, and lighted by rows of jets let down from the ceiling, for the purpose. Thus a very excellent light was obtained. Upon the stage were hung also on screens erected for the purpose, the very fine collection of water colours. Along the centre of the room were placed tables with coins and medals, bronzes, books of engravings, portfolios of chromo lithographs, photographs, &c. Here also were the four state swords presented to Gen. Williams, kindly lent for the occasion32.

Des peintures originaires de la côte occidentale de l’Inde s’ajoutent à cette liste. Elles sont remarquables à plusieurs égards, de leur rareté à l’excellence de leur exécution33. L’accrochage étant sous la direction de Thomas Davies King, la presse le remercie chaleureusement34. Enfin, les différents objets composant l’exposition ne sont pas les seuls à attirer l’attention de la presse. L’arrangement floral accompagnant les aquarelles et les parfums qui en émanent contribuent à la visite35.

Dans la presse, la critique adopte une structure qui sera constante durant toute la période étudiée. Une hiérarchie des supports existe puisque les descriptions et les appréciations des peintures à l’huile précèdent celles des aquarelles, des sculptures et des autres objets exposés36. Apparaît également la stratégie des notices multiples permettant de décrire le contenu de l’exposition et l’appréciation de la critique pendant plusieurs journées37. Puisque les objets exposés sont nombreux et les colonnes dans la presse limitées, une nécessaire sélection s’opère. La critique choisit des œuvres dignes de mention et s’attarde à les décrire. Pour la Montreal Gazette, il faut qu’elles aient attiré le regard lors de la visite38. La raison précise expliquant cet attrait varie grandement selon les articles, se situant entre l’importance du sujet représenté, la maîtrise technique, le renom de l’artiste ou le prestige associé au prêteur. Cette structure dans les comptes rendus critiques ne changera pas jusqu’à la fin de notre période d’étude. Elle concernera tant les « Loan Exhibitions » que les autres expositions organisées par l’AAM39. Il est remarqué que les peintures sont surtout composées de scènes de genre et de paysages. Pour la presse, l’explication se trouve dans le caractère privé des collections40. Une seule œuvre au caractère religieux est remarquée, soit une Madone à l’enfant attribuée à Pietro Perugino41. Cette absence irrite au plus haut point Napoléon Bourassa qui défend une hiérarchie des genres. Il considère les œuvres exposées comme étant bien faites, mais inscrites dans un registre inférieur42. Cette absence des Maîtres anciens explique peut-être l’importance accordée à une photographie de la Dernière Cène de Léonard de Vinci. Le regard porté sur cette œuvre illustre la complexité permettant d’isoler un objet plutôt qu’un autre dans la presse. Ici, renommée et actualité l’inscrivent parmi les objets dignes de mention :

One more photograph cannot be passed over – that of the fresco of the Last Supper by Leonardo da Vinci (showing its present much-injured condition) brought over by Miss Lyman as a memento of her recent visit to Italy – at once a treat and a regret to all true lovers of art, causing them to bless the Arundel Society for devoting so much pains to the preservation of a memory of these great works in their primitive beauty43.

D’une manière similaire, la copie possède des qualités. L’une d’entre elles par William Sawyer se mérite des éloges dans la presse44. Enfin, combinant tous ces éléments, une toile réalisée d’après la photographie d’une œuvre de Rosa Bonheur est remarquable à cause de la vivacité de son coloris :

« Morning in the Highlands, with Cattle, » after Rosa Bonheur, painted by Hancock, and contributed by Mr. J. Walker, is from a photograph, and much admired for its coloring. The cattle also stand out from the canvas, and it would not seem to be difficult to select one and draw it forth from its fellows, so well is the feeling of roundness and individuality preserved45.

D’autres caractéristiques rattachées aux expositions naissent à ce moment. Elles continueront jusqu’à la fin de notre période d’étude. En particulier, la publication d’un catalogue deviendra systématique. Toutefois, sa reproduction dans la presse ne sera pas répétée. Aussi, des éléments de la réception critique ne changeront guère : description de la soirée d’ouverture et liste des personnes présentes, présentation générale de l’exposition et mise en exergue de certaines œuvres selon leur propriétaire, les artistes ou leur valeur esthétique. Dans certains journaux, plusieurs notices seront diffusées durant l’exposition. Les discours et conférences seront parfois reproduits. Enfin, certains débats seront soulevés par des lettres ouvertes.

L’exposition de 1864 et la place des artistes canadiens

La place des artistes canadiens contemporains dans cette « Loan Exhibition » soulève des questions qui persisteront pendant plusieurs années. En particulier, le problème de la définition d’un artiste canadien se pose46. Il est parfois résolu par la nationalité, fut-elle de naissance ou d’adoption47. Surtout, il est remarqué que leurs œuvres sont peu présentes dans les collections montréalaises. Il est espéré que la relance des activités de l’AAM y augmentera leur proportion durant les prochaines années48. Cette avantageuse conséquence d’une exposition annuelle n’échappe pas à Napoléon Bourassa. Il fait le parallèle avec le patronage privé à l’anglaise qui, en se diffusant, finit par entraîner le soutien du gouvernement :

Plusieurs sociétés se sont organisées, dans le but de favoriser les produits de l’art national élevé. Recrutées parmi les hommes de fortune et de rang, ces associations ont obtenu déjà de grands résultats : des expositions ont eu lieu sur différents points du pays, sous leur patronage ; elles ont ouvert des concours aux peintres, aux sculpteurs et aux graveurs ; elles ont fondé des écoles de dessins, etc. Le gouvernement, appréciant enfin ces derniers établissements, non seulement à cause de l’éclat qu’ils pourront jeter un jour sur la nation, mais encore pour les perfections qu’ils apporteront aux diverses industries, s’est empressé de les protéger. Un des membres distingués du Cabinet en constaterait le nombre, tout dernièrement, avec satisfaction, et il semblait y attacher une haute importance49.

Il voit d’un bon œil le développement de la grande peinture historique et religieuse. Pour cette raison, il est encouragé par la relance d’une association comme l’AAM. Elle permet de dépasser les limites individuelles : « […] car les individus isolés, quelques soient les efforts qu’ils fassent pour encourager les œuvres artistiques, ne peuvent jamais leur imprimer ce caractère de grandeur et d’universalité que lui communique nécessairement la corporation50. » Dit autrement, pour lui, l’association n’est qu’une étape intermédiaire entre le patronage individuel et le soutien des autorités gouvernementales. Il n’est pas le seul à espérer un développement d’institutions publiques. Certains rêvent déjà d’un espace d’exposition permanent dans la métropole51. L’idée d’une galerie nationale est même évoquée lorsque les échos de l’exposition se rendent jusqu’à Kingston52.

L’exposition de 1864 et l’institutionnalisation

En 1864, la « Loan Exhibition » demeure une initiative portée par des individus. Elle provient de personnes qui aiment l’art et qui désirent partager cet intérêt53. Inscrit dans la culture britannique, il est considéré que le partage d’un bien privé pour le bénéfice collectif est un devoir civique. Bien que compréhensible, même la crainte d’un bris matériel lors de la manipulation des œuvres ne doit pas empêcher la participation à cet événement collectif :

After all, however, the pictures exhibited a made up but an insufficient specimen of the treasures of this kind which which belong to our fellow citizens. Lovers of the fine arts are rarely churls. To do good and to communicate of their own pleasure is commonly with them a habit of mind ; but it requires no small degree of liberality to permit property of this kind which men love even more than they value, to incur the risk of the handling, and removal, and strange custody incidental to such an exhibition. Of course there are some who would trust none of their favorites out of their own hands ; and others who sent only two of three out of considerable collecting. The canvases really displayed therefore spoke not only for themselves ; but of a much larger number which were not exhibited54.

Pour Napoléon Bourassa, l’esprit d’association et le partage des ressources pour le bien-être commun sont caractéristiques du peuple anglais. Il explique en partie leur succès, tant au pays qu’au niveau planétaire. Dans une perspective comparative, il écorche au passage les Canadiens français :

L’esprit d’association existe à un haut degré, chez nos compatriotes d’origine anglais ; c’est une qualité que l’éducation sociale a si bien développée en eux qu’elle fait aujourd’hui partie de leur caractère. Un Anglais l’emporte et la garde avec lui, sur quelque point du globe qu’il aille fixer son existence ; et c’est là sans doute la plus précieuse pièce de son bagage, car cette qualité est pour lui le plus vigoureux élément de succès ; elle lui donne partout la richesse et une supériorité politique incontestable, et cela sans grands efforts, sans guerres intestines. Nous autres Français d’origine, nous disputons longtemps au commencement de toute entreprise, nous disputons encore au milieu, et nous nous disputons presque toujours à la fin55.

Malgré cet appel du sens du devoir britannique, tous les propriétaires d’œuvres n’y répondent pas. Outre les considérations matérielles, des questions se posent sur la pérennité de l’AAM :

Now there is a fine array, nearly two hundred of good pictures. And we know also that this is not the half of what might have been shown. Knowing the limited space at the disposal of the Committee, several contributors did not send nearly all they might have induced to do. Others, doubting perhaps of an Association which had been apparently for some time defunct to get together a successful exhibition, did not lend anything at all. Generally, however, the owners of good pictures met the Association in the most generous spirit56.

En conséquence, il est connu que l’exposition publique ne reflète qu’une partie des collections privées montréalaises.

À ce moment, la fragilité de l’AAM est importante. Après la constitution de l’association, la démobilisation des personnes intéressées par l’art est bien ressentie. Le rôle que joue Francis J. Fulford dans la remobilisation est primordial. L’exposition de 1864 est un test crucial. En effet, après avoir révisé les règlements et statuts, l’évêque de Montréal est conscient de l’importance de l’exposition comme étape préliminaire avant l’établissement d’une galerie permanente, d’une bibliothèque ou du développement de toute autre activité :

In great measure, for want of such accomodation, the early ardor of many of the members of the Association had cooled down, and the whole scheme was in danger of proving a failure, when his Lordship determined to make an attempt this winter either to revive the Association, and bring it into active operation, or at once dissolve it, and decide upon the appropriation of the remaining funds57.

Dans cette perspective la modestie de l’événement ne doit pas surprendre. À titre comparatif, la Natural History Society organise également une conversazione le 5 février 1864. Dans ce cas, soirée galante, musique, exposition de microscopes dans la bibliothèque, démonstration d’expériences chimiques, jeux optiques, conférences et visite du musée sont au rendez-vous58. Dans le cas de l’AAM, l’exposition est un poids sur ses finances59 et l’importance de la loterie artistique comme futur mode de financement est soulignée60. Enfin, une seule activité est proposée en dehors de l’exposition, soit la conférence sur l’histoire de l’association présentée par Francis J. Fulford.

L’exposition de 1864 : une exposition, des réalités multiples

Malgré cette fragilité, les espoirs sont vifs. En 1864, cette exposition d’œuvres prêtées demeure la seule et unique activité d’une AAM inquiète pour sa survie. Le succès de cette édition ravive les rêves des débuts. Le pari de Francis J. Fulford est relevé. En conséquence, les attentes sont grandes pour l’édition de l’année suivante61. Toutefois, la mise en commun des productions des artistes contemporains canadiens et des autres œuvres pose problème. Les flous relevés dans la définition du premier article de la mission de l’AAM s’actualisent au moment où est présentée cette « Loan Exhibition ». Si la question n’a pas été résolue en 1864, la structure de l’association a quand même été revue pour en tenir compte. En effet, le 26 janvier 1864, le conseil d’administration a révisé ses règlements internes62. À ce moment, la primauté est clairement exprimée en faveur des artistes et des sujets canadiens. Organisée en mai, une exposition annuelle doit mettre en valeur leur production :

An Exhibition of Works of Art, unpon Canadian subjects, or executed by Artists resident in British North America, shall be held (if practicable) in each year, under the auspices of the Association, to be opened annually at such place, upon such day in the month of May, and to be closed upon such subsequent day the Council may from time to time appoint. All works of Art of the nature indicated, or executed by such Artists, whether Paintings in Oil or in Water Colours, Statuary, Casts from original models for statuary, Pencil drawings or Drawings in Crayon or Architectural Designs, may be admitted at such Exhibition, subject however in all eases to the approval of the Exhibition Committee or Hanging Committe to be appointed by the Council to superintend and direct such Exhibition. The Exhibition Committee may expend (subject to the aproval of Council first obtained) during each such Exhibition a sum not exceeing $200 either in prizes or purchases of Work of Arts as may be deemed expedient63.

Les ambitions de l’AAM sont grandes puisqu’elle prévoit une seconde exposition d’art contemporain en novembre. Dans ce cas, l’événement serait ouvert à l’ensemble des artistes sans égard à leur nationalité64. Puisant dans sa structure associative, l’AAM prévoit employer la loterie artistique pour offrir un avantage à ses membres. Il s’agit d’une manière de financer à la fois les acquisitions et de stimuler l’adhésion65. De plus, ce mode de financement pourrait permettre le développement d’une collection permanente. La création de postes pour le secrétaire et le conservateur est désormais inscrite dans les règlements internes66. En 1860, il était prévu que la mission éducative soit atteinte par une exposition annuelle, la constitution d’une collection permanente, la mise sur pied d’une bibliothèque et d’une salle de lecture, l’organisation de cours de dessins et la présentation de conférences savantes. En 1864, l’action concrète de l’AAM passe par six comités qui précisent les gestes à poser. Le premier est financier. Le deuxième s’intéresse aux considérations matérielles liées à l’organisation d’une exposition. Le troisième se préoccupe de son contenu. Le quatrième est en charge de la loterie artistique. Le cinquième s’intéresse au développement de la collection permanente. Enfin, le dernier réfléchit à la création de l’école d’art et de design. Ainsi, quatre années de dormance ont changé la perspective.

Malgré cette ambition, l’activité principale de l’AAM consiste à organiser une exposition d’oeuvres prêtées tant en 1860 qu’en 1864. Entre ces deux dates, toutefois, la survie financière de l’AAM ne semble plus passer plus par le seul soutien philanthropique des collectionneurs et autres personnes intéressées par l’art. Les artistes canadiens et étrangers sont mis à contribution pour susciter un intérêt parmi les souscripteurs. En ce sens, l’exposition est pensée en fonction des artistes contemporains. Le développement d’un jugement artistique et les bienfaits attribués aux beaux-arts paraissent moins importants. Les comités en charge de l’exposition, de la loterie artistique et du développement de la collection permanente ne s’attardent pas à la question des Maîtres anciens, des œuvres européennes et des objets démontrant une habileté technique. Leur place dans ce nouveau système reste à définir. En réalité, l’exposition est un lieu où plusieurs réalités se côtoient. D’une part, des collectionneurs et artistes mettent en commun leurs objets dans le cadre d’une exposition qualifiée de « Loan ». L’association ne s’y trompe pas et emploie ce qualificatif dans sa propre publicité67. D’autre part, des marchands d’art font circuler leurs œuvres. Enfin, des artistes contemporains l’utilisent à la manière d’un Salon. Toutefois, les faiblesses structurelles de l’AAM sont importantes. Elle demeure portée par les initiatives personnelles. Au cours des prochaines années, elle ne possédera jamais les ressources requises afin d’organiser deux expositions d’art contemporain à chaque année. Pire, elle ne pourra même pas créer un événement exclusivement consacré aux artistes canadiens. Le manque de ressources et les tensions issues de cette cohabitation forcée viendront à bout du premier essai de transformation l’AAM en institution. La question de la place des artistes canadiens ne seront résolue qu’en 1880 au moment de la création du Salon du Printemps.

1 En suivant la pagination des procès-verbaux du conseil de l’AAM, la prochaine réunion officielle se déroule le 22 décembre 1863. Toutefois, deux pages faisant référence à une réunion organisée en octobre, sans date précise, sont insérées dans ce procès-verbal. De plus, le procès-verbal de cette réunion est lu et approuvé le 22 décembre. Si les statuts et règlements requièrent une annonce dans deux journaux montréalais, nous n’en avons relevé aucune trace dans le Montreal Herald and Daily Commerce et le Montreal Witness, contrairement à l’événement de décembre. Voir Annual Meetings / General Meetings, January 1860 – Novembre 1954, p. 22-25, conservé au service des archives du MBAM. Les informations sur cette réunion proviennent de cette source.

2 L’annonce dans les journaux est mentionnée dans le procès-verbal, p. 17. La lettre circulaire est mentionnée dans le procès-verbal, p. 23. Voir Annual Meetings / General Meetings, January 1860 – Novembre 1954, p. 17-25, conservé au service des archives du MBAM. Les informations sur cette réunion proviennent de cette source.

3 Une première réunion est organisée le 30 décembre 1863 dans les bureaux de l’avocat Frederick Lawford. Faute de quorum, elle est reportée au 11 janvier 1864. Voir Annual Meetings / General Meetings, January 1860 – Novembre 1954, p. 26-29, conservé au service des archives du MBAM. Les informations sur cette réunion proviennent de cette source.

4 Journaux de l’Assemblée législative de la Province du Canada. Du 13 février au 30 juin 1864, inclusivement, Québec, Hunter, Rose et Lemieux, 1864, p. 17.

5 Ib., p. 22.

6 Le 8 mars, le comité des ordres permanents et des bills privés présente un avis favorable. Le 24 mars, la pétition est acceptée. Le 30 mars, le bill est introduit à l’Assemblée législative et lu une première fois. La seconde lecture se déroule le 20 mai. Le 30 mai, le comité permanent des divers bills privés émet une recommandation sans changements. Le 13 juin, il est lu une seconde fois en comité à l’intérieur de l’Assemblée législative. La troisième lecture se déroule le 14 juin. Il est transféré au Conseil législatif le 16 juin. La première lecture a lieu à ce moment. Il devait être lu le lendemain, mais une règle est suspendue. La seconde lecture se déroule le 22 juin. Le lendemain, un rapport sans amendement est remis. La troisième lecture a lieu avant l’adoption par le Conseil législatif. Le 24 juin, ce dernier l’annonce à l’Assemblée législative. Voir ibidem et Journaux du Conseil Législatif de la Province du Canada, vol. XXIII, [s. l.], 1864.

7 Journaux de l’Assemblée législative de la Province du Canada. Du 13 février au 30 juin 1864, inclusivement, op. cit., p. 374-378.

8 Montreal Gazette, 11 février 1864, [p. 2].

9 « The Fine Arts in Montreal », Montreal Gazette, 10 février 1864, [p. 2]. À moins d’indications contraires, les informations de ce paragraphe proviennent de cette source.

10 En 1855, le Mechanics’ Institute of Montreal inaugure son immeuble au coin de la grande rue Saint-Jacques et de la rue Saint-Pierre. Il possède un auditorium qui est agrandi en 1863. Inauguré le 15 décembre 1863, le « Mechanics’ Hall » possède une vaste scène, un plafond incurvé pour améliorer la diffusion sonore et un éclairage au gaz. Il peut accueillir environ mille personnes. Il est décoré de fresques murales. Enfin, la scène est encadrée par les armoiries de la ville et le sceau de l’institut. Voir « Mechanics’ Institute », Montreal Herald and Daily Commerce, 6 décembre 1863, [p. 1].

11 « Conversazione of the Association of Fine Arts », Montreal Herald and Daily Commerce, 12 février 1864, [p. 2].

12 « The hall was filled, event to crowding, with some of the most intellignet and refined of the society of this city; […] ». « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105.

13 Napoléon Bourassa, « Quelques réflexions critiques à propos de l’ »Art Association of Montreal. » », Revue Canadienne, première série, tome 1, 1864, p. 170. Les italiques sont dans le texte.

14 « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105. Selon la Gazette, le succès est si important que la salle a l’air trop petite. Voir « Art Association of Montreal », Montreal Gazette, 12 février 1864, [p. 2].

15 Napoléon Bourassa le relève en ces termes : « Si j’allais passer devant quelques chefs-d’œuvre sans les apercevoir, j’en demande pardon aux propriétaires : c’était le soir, il y avait foule dans la salle, et, je le répète, la belle nature avait aussi envoyé sa petite contribution de chefs-d’œuvre ; et celle-ci se donnait plus de mouvement que l’autre pour se faire admirer. » Dans Revue Canadienne, loc. cit., p. 180.

16 Ce discours est reproduit au complet dans le Montreal Herald and Daily Commerce et la Montreal Gazette du 12 février 1864.

17 Publicité parue dans le Montreal Herald and Daily Commerce, 12 février 1864, [p. 3].

18 « Any subscriber to the Art Association not having, through any inadvertance, received his tickets to the Conversazione this evening can obtain them on application at the office of the Associaiton, Mechanics’ Hall, at any time before six o’clock this P.M. », dans « Art Association Conversazione », Montreal Gazette, 11 février 1864, [p. 2].

19 Sur le coût d’admission à la « Loan Exhibition », voir la publicité parue dans Montreal Herald and Daily Commerce 12 février 1864, [p. 3]. Sur le coût d’admission au musée Kahn, voir la publicité parue dans le même journal le 9 février 1864, [p. 3].

20 « The Fine Art Conversazione. Second Notice », Montreal Gazette, 13 février 1864, [p. 2].

21 Ib.

22 « Art Conversazione », Montreal Gazette, 11 février 1864, [p. 2].

23 Montreal Herald and Daily Commerce, 13 février 1864, [p. 2].

24 Il est reproduit dans le Montreal Herald and Daily Commerce du 12 février 1864 et la Montreal Gazette du 13 février 1864.

25 « Conversazione of the Association of Fine Arts », Montreal Herald and Daily Commerce, 12 février 1864, [p. 2].

26 « Fine Art Conversazione », Montreal Herald and Daily Commerce, 16 février 1864, [p. 2].

27 Il existe deux groupes de sources pour le contenu de l’exposition de 1864. D’une part, le catalogue publié par l’AAM correspond à la liste parue dans le Montreal Herald and Daily Commerce du 12 février 1864. D’autre part, une liste d’une page conservée dans les archives du MBAM correspond à l’information parue dans la Montreal Gazette du 13 février 1864. Entre les deux, les différences sont nombreuses. D’abord, le prêteur n’est pas le même pour les peintures inscrites entre les numéros 48 et 58. D’une manière similaire, le prêteur Fred Kay est erronément nommé l’artiste de l’aquarelle de Charles Jones Way au numéro 43. Ensuite, trois œuvres ne sont pas dans le catalogue, soit la peinture Canal Lock by Moonlight par James D. Duncan, un bronze représentant Périclès et la sculpture Aenas Bearing Anchises par Jean Baptiste Clésinger. Ces deux dernières œuvres sont prêtées respectivement par le docteur William Sutherland et Benaiah Gibb. Enfin, l’entrée 25 dans la section des aquarelles est source de confusion. Dans un groupe, l’oeuvre est un portrait de Tennyson prêté par Thomas Rimmer. Dans l’autre, deux entrées occupent ce numéro, soit une miniature sur ivoire reprenant la Madeleine de Carlo Dolci et une copie du Christ au denier du Titien. Elles sont toutes deux attribuées à R. Parker et prêtées par Samuel English.

28 « Art Conversazione », Montreal Gazette, 11 février 1864, [p. 2].

29 « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, [p. 105].

30 « There was a good display of pictures and other works of art, – very much better than at the last exhibition of the Society. ». « Art Association of Montreal », Montreal Gazette, 12 février 1864, [p. 2].

31 Le Montreal Herald and Daily Commerce du 12 février 1864 l’exprime en ces termes : « The number of pictures was very little below two hundred, and no one who has lived a few years in Montreal could fail to remark the great avances which has been made in the number and character of the pictures possessed by our collectors, since the first atempt of a similar kind was made. »

32 « Art Association of Montreal », Montreal Gazette, 12 février 1864, [p. 2].

33 « Last, yet scarcely least, we would wish to call attention to a small oblong gleased frame on a table near the stage, and containing some specimens of painting on talc, by the natives of Malabar. These have been sent by Mr. Prynne, and are not only a rarity in this country, but are, in themselves, most interesting curiosities, showing no small of knowledge of Drawing, and a wonderful delicacy of manipulation, when it is considered that the whole has been executed by the means of the brush. They consist of a series of human figures, male and female, on separate squares belonging to the different castes into which the population of that country is divided. » « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105.

34 « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105; « The Recent Art exhibition. Third Notice », Montreal Gazette, 17 février 1864, [p. 2].

35 « […] but before descending from the platform above which they are standing, we must approach and take a last view of one of the most charming of flower-pieces, and that seems only to want the quality of perfume to make it perfect as nature itself. » « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105.

36 À titre d’exemple représentatif, voir « Conversazione of the Association of Fine Arts », Montreal Herald and Daily Commerce, 12 février 1864, [p. 2].

37 La Montreal Gazette publie une première notice le 12 février, une deuxième le lendemain et une dernière le 17 février.

38 « Beginning our examination of the works of art today, with the water colours on stage, the attention is first arrested by a picture « Just Awake » by Mrs. Murray. » « The Fine Art Conversazione. Second Notice », Montreal Gazette, 13 février 1864, [p. 2].

39 Pour un exemple plus tardif, voir le chapitre sur la réception critique de l’Exposition d’art français dans Marc Gauthier, « Les Salons parisiens au Canada : L’Exposition d’art français de Montréal en 1909 », mémoire de maîtrise, Québec, Université Laval, 2011, p. 102-119.

40 « One marked feature in the display is the modest good taste presiding over the choice of theses pictures for the adornment of quiet homes. They are, almost without exception, genre pictures or landscapes. » « The Recent Art Exhibition. Third Notice », Montreal Gazette, 17 février 1864, [p. 2].

41 « We have, however, one striking specimen of the religious style of an old master, which we fear very few examined carefully. Come we back to it. Here is Pietro Perugino – a Madona and child Jesus – picked up by lucky chance by one of our collectors – Mr . G. D. Ferrier. » Nous n’avons pas réussi à identifier cette œuvre parmi les treize peintures, aquarelles et gravures recensées dans la collection du marchand George D. Ferrier entre 1857 et 1870. Il semble avoir acheté de nombreux Maîtres anciens puisque ses prêts à l’AAM incluent des tableaux par Lucas Cranach, Balthazar Denner, Anton Raphaël Mengs, Gerrit Dou et Nicolaas Pietersz Berghem. Sa collection a été vendue en 1877. Sur cette vente, voir Hélène Sicotte, L’implantation de la galerie d’art à Montréal : le cas de W. Scott & Sons, thèse de doctorat, Montréal, Université du Québec à Montréal, juillet 2003, p. 616.

42 Napoléon Bourassa, « Quelques réflexions critiques à propos de l’ »Art Association of Montreal. » », Revue Canadienne, première série, tome 1, 1864, p. 177-179.

43 « The Recent Art Exhibition. Third Notice », Montreal Gazette, 17 février 1864, [p. 2].

44 « Mr. Sawyer exhibited his portrait of the Hon. J. A. Macdonald (No. 77), and (No. 78) a copy from Vandyke’s Gervarius, the most famous of all portraits we ever saw. The copy is very well done, deserving careful examination. » « The Fine Art Conversazione. Second Notice », Montreal Gazette, 13 février 1864, [p. 2]. Le tableau en question est Portrait of Cornelis van der Geest (1620) par Anthony van Dyck. Il est conservé à la National Gallery de Londres depuis 1824. Le lien entre ce tableau et le titre Gervarius se trouve dans George Foggo, The National Gallery: A Catalogue of the Pictures; with Critical Notes, Londres, H. G. Clarke & Co., 1849, p. 32.

45 « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105.

46 Cette question n’est toujours pas résolue en 1913. Par exemple, le journaliste torontois Fergus Kyle rêve de l’émergence d’une école canadienne qui consisterait à peindre des sujets canadiens, par des artistes canadiens, dans un nouveau style : « When we speak of a « Canadian art » and long so fervently for its advent, presumably we mean that we hope the time will come soon when Canadian subjects can be painted by Canadian artists in a manner to compare favourably with the work of painters in other countries. ». En ce sens, il met l’accent sur le travail de Lawren S. Harris et J. E. H Macdonald. Voir Fergus Kyle, « The Ontario Society of Artists », p. 183-189 dans The Arts & Letters Club of Toronto, The Year Book of Canadian Art, Londres / Toronto, Dent & Sons, 1913.

47 « In one sense the most interesting part of the catalogue was the record of the works of those who either by birth of adoption we rank as Canadian artists. » « Conversazione of the Association of Fine Arts. », Montreal Herald and Daily Commerce, 12 février 1864, [p. 2].

48 « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105.

49 Napoléon Bourassa, « Quelques réflexions critiques à propos de l’ »Art Association of Montreal. » », Revue Canadienne, première série, tome 1, 1864, p. 176.

50 Napoléon Bourassa, « Quelques réflexions critiques à propos de l’ »Art Association of Montreal. » », Revue Canadienne, première série, tome 1, 1864, p. 175.

51 « The Recent Art Exhibition. Third Notice », Montreal Gazette, 17 février 1864, [p. 2].

52 « The Art Association », Montreal Gazette, 20 février 1864, [p. 2].

53 « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105.

54 « Conversazione of the Association of Fine Arts. », Montreal Herald and Daily Commerce, 12 février 1864, [p. 2].

55 Napoléon Bourassa, « Quelques réflexions critiques à propos de l’ »Art Association of Montreal. » », Revue Canadienne, première série, tome 1, 1864, p. 171.

56 « Now there is a fine array, nearly two hundred of good pictures. And we know also that this is not the half of what might have been shown. Knowing the limited space at the disposal of the Committee, several contributors did not send nearly all they might have induced to do. Others, doubting perhaps of an Association which had been apparently for some time defunct to get together a successful exhibition, did not lend anything at all. Generally, however, the owners of good pictures met the Association in the most generous spirit. » « The Fine Art Conversazione. Second Notice », Montreal Gazette, 13 février 1864, [p. 2].

57 « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105.

58 « Natural History Society Conversazione », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 6 février 1864, p. 82.

59 « The Recent Art Exhibition. Third Notice », Montreal Gazette, 17 février 1864, [p. 2].

60 « Conversazione of the Montreal Art Association », Montreal Witness, édition bihebdomadaire, 17 février 1864, p. 105.

61 La Montreal Gazette l’exprime clairement dans sa troisième notice le 17 février 1864 : « Next year at this time will doubtless see it much surpassed. » Le Montreal Witness du 17 février 1864 partage un sentiment similaire en page 108 : « But the numbers again congregated in the new and beautiful hall, now rich with contributed pictorial treasures, sculpture, bronzes, rare and valuable illustrated works, and objets de vertu, dispel all present fear and give hope of the dawning of a bright and prosperous future. »

62 Deux révisions des règlements internes semblent survenir autour de cette date. La première concerne la structure de l’association, allant de la définition des catégories de membres au détail des élections internes. Elle est reproduite dans les procès-verbaux du conseil et adoptée le 11 janvier 1864. La seconde n’y apparaît pas. Toutefois, une copie était conservée dans un spicilège de l’association. Intitulée The Incorporated « Art Association of Montreal. » Rules and Regulations. Approved by the Council 26th January, 1864, elle se trouve dans le carton des documents retirés des spicilèges, chemise « Documents constitutifs », conservé au service des archives du MBAM. Chronologiquement, elle se situe entre la dernière réunion du conseil (11 janvier) et l’exposition (du 11 au 13 février). La révision de la charte de la corporation par les autorités gouvernementales (entre le 8 mars et le 30 juin) est plus tardive.

63 The Incorporated « Art Association of Montreal. » Rules and Regulations. Approved by the Council 26th January, 1864, carton des documents retirés des spicilèges, chemise « Documents constitutifs », conservé au service des archives du MBAM.

64 « An Exhibition of Works of Art of all Artists desirous of competing shall (if practicable) be held in each year, to be opend annually at such place, and upon such day in the month of November, and to be closed at such subsequent day as the Council may from time to time appoint. » The Incorporated « Art Association of Montreal. » Rules and Regulations. Approved by the Council 26th January, 1864, carton des documents retirés des spicilèges, chemise « Documents constitutifs », conservé au service des archives du MBAM.

65 « That the Association shall, so soon as the necessary sanction can be obtained, establish a scheme for the purchase and distribution by lot of Works of Art, among subscribers to a special fund to be raised for that purpose. To that end the Council shall in each year purchase from among the Works of Art exhibited under Regulations Nos. I and II one or more such works at such prices as the special fund at the disposal of the Association will permit, – such works to be distributed by lot under special regultions to be hereafter framed for that purpose. Each Member of this Association subscribing $4 to such special fund shall be entitled to one share in such distribution; and any person not a Member shall be entitled to one such share on payment of $5 to such fund. » The Incorporated « Art Association of Montreal. » Rules and Regulations. Approved by the Council 26th January, 1864, carton des documents retirés des spicilèges, chemise « Documents constitutifs », conservé au service des archives du MBAM.

66 « The Officers to be appointed by the Council […] shall be : -1 A Secretary to perform the duties therein set forth, – and 2. A Curator, at such salary (not to exceed $400 per annum) as the Council may from time to time determine. And such Curator shall be the custodian of all property of the Association, shall assist the Secretary in the discharge of his duties and shal have generally the management and conduct of the business of the Association, subject to the direction of the President and Council. » The Incorporated « Art Association of Montreal. » Rules and Regulations. Approved by the Council 26th January, 1864, carton des documents retirés des spicilèges, chemise « Documents constitutifs », conservé au service des archives du MBAM.

67 Dans la publicité parue dans le Montreal Herald and Daily Commerce du 12 février, l’événement est décrit en ces termes : « Exhibition of Paintings and Objects de Vertu. The Loan Collection of Works of Art exhibited at the Conversazione of the Art Association on Thursday Evening, the 11th instant, will be open to the Public […] ».