Entre 2011 et 2019, j’ai travaillé sur un doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Je place ici le brouillon de ma thèse. Vous pouvez consulter le plan complet du projet et une description de mon parcours. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un brouillon.


GRAPHIQUE 24 Participation des marchands d’art aux « Loan Exhibitions ». Nombre d’oeuvres prêtées par des marchands d’art

2.2.7.4 Les marchands d’art

Notre recherche a identifié 13 prêteurs associés au marché de l’art1. Ils sont actifs durant toute la période étudiée (Graphique 24). Toutefois, leur présence est moins importante au XXe siècle.

La plupart de leurs œuvres ne sont prêtées qu’une fois. Nous n’avons relevé que deux exceptions à cette règle par Scott & Sons2.

L’année 1891 apparaît comme une anomalie dans la tendance tardive puisque 30 œuvres sur les 130 exposées leur sont associées. Elle s’explique par l’importante présence du marchand d’art new-yorkais Cottier & Co. À ce moment, il déplace vers la métropole canadienne des tableaux d’artistes européens3. Il ne s’agit pas de sa seule incursion dans le marché montréalais puisqu’il avait déjà prêté deux tableaux en 18884.

À la manière des artistes, ils mettent en vente la plupart de leurs prêts. Toutefois, certains ne paraissent pas offerts à l’achat. Cette situation s’observe entre autres en 1865, 1893 et 19085.

Cette répétition incite à ne pas la traiter comme une simple anomalie événementielle. Plutôt, elle confirme que les « Loan Exhibitions » sont un lieu complexe dans lesquels différentes motivations pour exposer se superposent. Ainsi, l’AAM permet une certaine activité mercantile au sein de ces expositions. Elle en perçoit même une quote-part.


1 Dans cette liste, nous avons inclus les prêts réalisés par Augustus James Pell, Sidney Carter, Benjamin Dawson et sa firme Dawson Brothers, William Scott, William E. Scott, Frank R. Heaton et les firmes Scott & Fraser et Scott & Sons, les new-yorkaises H. Camp, W. E. Montross et Cottier & Co. Ainsi que l’écossaise Lawrie & Co.

2 Hampstead Heath de James Stark est présenté en 1893 et 1899. Les fonds de Senlisse de Léon Germain Pelouse est exposée en 1883 et 1887. Dans ce dernier cas, il est possible que l’oeuvre n’ait été présentée qu’une fois puisqu’elle est rayée dans registres de 1883, mais incluse dans son catalogue.

3 Parmi ceux-ci, notons François Bonvin, Camille Corot, Gustave Courbet, Thomas Couture, Charles François Daubigny, Eugène Fromentin, Eugène Isabey, Eugène Laveille, Jean-François Millet, Théodule Ribot, Ferdinand Roybet, Matthjis Maris, Francesco Guardi, Patrick Nasmyth et John Macallan Swan. AAM1891.

4 The Flying Dutchman par Albert P. Ryder et une nature morte par Julian Alden Weir. AAM1888.

5 En 1865, le marchand new-yorkais H. Camp prête sept tableaux. Seul un paysage par Durand[?] est mis en vente. Voir AAM1865 cat. 44. La montréalaise Scott & Sons prête des œuvres sans les mettre en vente à de nombreuses occasions. Pour les années citées, les tableaux prêtés mais non identifiés comme étant en vente sont Hampstead Heath de James Stark (AAM1893, cat.77) et Le Duc des Troyens d’Henri Fantin-Latour (AAM1908, cat.14).