Entre 2011 et 2019, j’ai travaillé sur un doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Je place ici le brouillon de ma thèse. Vous pouvez consulter le plan complet du projet et une description de mon parcours. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un brouillon.


GRAPHIQUE 19 Participation de John Hope aux « Loan Exhibitions ». Nombre de prêts par exposition
GRAPHIQUE 20 Participation de John Hope aux « Loan Exhibitions ». Nombre de prêts par type et par exposition
GRAPHIQUE 21 Participation de D. Lorn McDougall aux « Loan Exhibitions ». Nombre de prêts par exposition
GRAPHIQUE 22 Participation de D. Lorn McDougall aux « Loan Exhibitions ». Nombre de prêts par type et par exposition

2.2.7.2 Les participations de John Hope et D. Lorn McDougall

Ensemble, les cinq principaux prêteurs déplacent 501 œuvres différentes. Or, notre recension relève 3311 peintures, aquarelles, dessins, pastels, sculptures et autres objets appartenant à la sphère artistique. Les autres contributeurs importants participent d’une dynamique qui s’en rapproche. Toutefois, des nuances émergent pour chaque prêteur.

Les participations de John Hope et Dugald Lorn McDougall peuvent servir d’exemple puisqu’elles sont assez importantes et qu’elles s’étendent sur une assez longue période (Tableaux 18 à 21, Graphiques 19 à 22).

Le marchand John Hope présente 30 œuvres à 43 occasions. Les peintures représentant des paysages et des scènes de genre constituent une partie importante de ses prêts. Aussi, certaines œuvres sont exposées à de nombreuses occasions. Parmi celles-ci, son portrait d’étudiant par George Paul Chalmers est présenté périodiquement entre 1878 et 19031. À cette dernière occasion, sa valeur d’assurance s’élève à 500 $2. Ce fait n’est pas anodin. En effet, l’ensemble des œuvres exposées à ce moment atteignent une valeur de 127 750 $. Les œuvres les plus précieuses sur le plan financier valent 10 000 $3. Elles sont de la main de peintres de Barbizon et de l’École de La Haye4. Or, l’oeuvre prêtée par John Hope possédent une certaine valeur puisqu’elle a été exposée aussi souvent que les autres tableaux des grands collectionneurs. Ainsi, dans le contexte des « Loan Exhibitions », la présence d’une œuvre dépend d’autres facteurs que de sa seule valeur marchande.

Pour sa part, la participation du courtier en valeurs mobilières Dugald Lorn McDougall diffère quelque peu des exemples précédents. Ses prêts sont constitués uniquement de paysages et de scènes animales. Aucune scène de genre n’a été recensée. Également, les prêts répétitifs sont moins importants. Nous n’avons identifié avec certitude qu’une seule peinture respectant cette dynamique, soit la scène de chasse The Kill in the Fog par le baron Charles Augustus Henry Lutyens5.

Le cadre de cette thèse de permet pas d’étudier la stratégie d’exposition individuelle. Toutefois, le regroupement des prêteurs et des prêteuses selon ces quelques grands axes permet de solidifier la caractéristique collective des « Loan Exhibitions » tout en la nuançant.


TABLEAU 18 Participation de John Hope aux « Loan Exhibitions ». Nombre d’oeuvres prêtées selon le type et l’année

TABLEAU 19 Participation de John Hope aux « Loan Exhibitions ». Nombre de peintures prêtées selon l’année et le genre pictural

TABLEAU 20 Participation de D. Lorn McDougall aux « Loan Exhibitions ». Nombre d’oeuvres prêtées selon le type et l’année

TABLEAU 21 Participation de D. Lorn McDougall aux « Loan Exhibitions ». Nombre de peintures prêtées selon l’année et le genre pictural

1 AAM1878 cat.33, AAM1879 cat.158, AAM1883 cat.12 et AAM1903 cat.9.

2 Registre 1903. Cette même source est utilisée pour les autres valeurs d’assurances de cette exposition.

3 La valeur des œuvres prêtées par William C. van Horne à ce moment est inconnue puisque le collectionneur a défrayé lui-même le coût des assurances.

4 Les dix œuvres possédant la valeur d’assurance la plus élevée sont The Bridge (10 000 $) et The Sea at Scheveningen (10 000 $) par Jacob Maris, River Scene (7 750 $), un paysage intitulé Landscape (7 750 $) et A Courtyard (6 000$) par Camille Corot, A Storm, Coast of Zeeland par Jan Hendrick Weissenbruch (7 500 $), Les Lanvières de Bord de la Marne (7 000 $) et Harvesting (5 000 $) de Léon Augustin Lhermitte ainsi que Cattle returning Home (7 000 $) et Cattle (5 000 $) d’Émile van Marcke.

5 AAM1864 cat.11 et AAM1879 cat.221. Il est possible que le collectionneur ait prêté souvent le même tableau, mais sous un titre vague et imprécis. À titre d’exemple, il expose deux tableaux peints par Lutyens et intitulés Hunting en 1868 (cat.49 et cat.50). L’un d’entre eux pourrait être The Kill in the Fog. Sur les précautions requises dans ce type d’analyse, nous renvoyons le lecteur ou la lectrice à nos notes méthodologiques en annexe.