Entre 2011 et 2019, j’ai travaillé sur un doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Je place ici le brouillon de ma thèse. Vous pouvez consulter le plan complet du projet et une description de mon parcours. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un brouillon.

1 Introduction

1.1 Brève présentation

Entre 1860 et 1914, l’Art Association of Montreal (AAM) a organisé trente-et-une expositions. Nommées différemment, mais souvent titrées « Loan Exhibitions », elles ont été numérotées d’une manière séquentielle. Leur analyse révèle six caractéristiques. Leur distribution dans le temps permet de les qualifier de périodiques puisque, en moyenne, elles se déroulent à vingt mois d’intervalle les unes des autres. Habituellement, elles existent durant moins de trois semaines, ce qui les rend éphémères. Elles sont non commerciales car les catalogues et les archives indiquent que les objets mis en vente demeurent en minorité. Elles sont uniques puisque leur contenu n’est jamais identique d’un événement à l’autre malgré le retour de certains tableaux. Elles sont prêtées car très peu des œuvres appartiennent à l’association artistique. Enfin, elles sont collectives puisque les objets proviennent de propriétaires multiples.

Entre ces deux dates, leur place au sein de l’AAM a changé. En 1860, la première exposition constitue la principale activité de l’association. En 1914, peu après l’inauguration d’un nouveau pavillon sur la rue Sherbrooke, la dernière exposition s’insère dans un calendrier qui comprend six autres événements temporaires et dans une offre culturelle qui inclut une collection permanente, une bibliothèque, des conférences savantes et des cours artistiques. Cette thèse analyse la transformation des « Loan Exhibitions » au sein de l’AAM durant cette période. En rappelant la nature de ce type d’exposition, en mettant en exergue la mission éducative et la structure associative de l’AAM et en les insérant dans leur historicité, elle propose d’expliquer leur disparition par un lent processus d’institutionnalisation.